UJI. La ville et le temple Byôdô-in

Je suis retourné à UJI, petite ville située au sud de Kyoto...

J'y étais allé il y aune dizaine d'années pour les festivités organisées à l'occasion du 1000 ème anniversaire de la naissance de l'écrivain Murasaki. Un article raconte cette visite...

Aujourd'hui, c'est l'envie de revoir le temple Byôdô-in après sa récente réfection qui motive cette visite... et également l'attrait du thé vert produit dans les environs de la ville.

Le train de la compagnie Keihan nous amène pratiquement au centre-ville, un pont sépare la gare de la partie ancienne de UJI.

La rivière avait fortement gonflé, dopée par le passage d'un typhon quelques jours auparavant. Les passerelles permettant l'accès à la petite île étaient fermées.

De l'autre côté du pont, une statue représente une femme qui relit son récit...

Il s'agit de l'écrivain Murasaki Shikibu, auteur du roman fleuve "Genji Monogatari" (Le dit du Genji) qui décrit en 54 livres l'histoire et les histoires d'une cour impériale imaginaire de l'époque Heian racontée par le Prince Genji et son fils. L'auteure situe l'action dans la ville de Uji, qui n'a jamais été ville impériale mais était un lieu de villégiature privilégié par la cour de Kyoto. Murasaki a décrit la vie de cette époque avec tant de justesse que cet ouvrage monumental fait toujours référence de nos jours.

Laissons Murasaki à sa lecture et progressons en direction du Byôdô-in.

Des effluves de thé vert s'échappent des magasins bordant la ruelle piétonne.

L'histoire du temple Byôdô-in remonte à près d'un millénaire...

En 1052, Fujiwara no Yorimichi était l'aristocrate le plus puissant de l'époque. En tant que conseiller en chef de l'Empereur, il transforma une villa reçue en héritage en temple bouddhiste et l'appela Byôdô-in.

C'était à l'époque de l'âge décadent du Dharma, sombre époque d'un déclin moral dans l'attente du futur Bouddha...

Les nobles et les prêtres étaient entraînés dans le tourbillon du pessimisme des croyances et de la doctrine bouddhiste véhiculés par la secte de la Terre Pure qui prônait une mort paisible et une renaissance au Paradis.

Dans cette optique, ils firent réaliser une sculpture monumentale du bouddha Amithaba Tathagata par Iocho, le maître sculpteur de la période Heian. Cette sculpture fut placée dans la nouvelle salle du phoenix, la salle Amida que l'on peut encore voir aujourd'hui ornée de 52 autres sculptures bouddhiques...

L'entrée du temple coûte 600 ¥ et permet de parcourir l'extérieur du bâtiment et de visiter le musée attenant.

Pour voir l'intérieur de la salle et le bouddha Amida, il faudra prendre un autre ticket qui coûte 300 ¥. L'heure de la visite sera indiquée lors de cet achat. Malheureusement, les photos sont interdites à l'intérieur.

Sur le toit du bâtiment veillent deux superbes phoenix...

Voici une image de la sculpture du bouddha que j'ai empruntée au site officiel du temple.

En fait, tous ceux qui sont allés au Japon ont eu ce temple entres les doigts... car il est gravé sur les pièces de 10 ¥ !

Quelques comparaisons entre le bâtiment flamboyant que nous pouvons voir aujourd'hui ce celui datant d'une dizaine d'années...

A l'arrière du bâtiment se trouve le musée du temple qui contient beaucoup de trésors... que l'on ne peut pas photographier, bien entendu. A noter des statuettes de bouddhas musiciens qui ressemblent à nos angelots.